- LA POSTE CONTINUE DE COLLABORER AVEC LES NAZIS -

  Et en voici la preuve avec un timbre d'époque, représentant le profil gauche d’Hitler - qui n'est pourtant pas son meilleur. Dûment oblitéré par les services postaux, il nous fait nous demander si l'entreprise au logo jaune et bleu s'est bien affranchie de son passé collabo...
 
1) Les dates ont été masquées pour qu'aucun employé ne soit accusé de négligence.

  Pourquoi avoir fait ça ? D'abord, parce que c'est drôle.
  Si.
  Mais aussi pour rappeler qu'entre 1940 et 1944 l’État français a activement collaboré, imposant aux historiens d'entretenir l'amer souvenir des rafles de Juifs et des enfermements de tziganes, de républicains espagnols ou de résistants. Le régime de Vichy, allié soumis des nazis, a délégué la réalisation de ses basses œuvres aux services publics et la SNCF, par exemple, se chargeait elle-même de l'organisation des départs de convois de déportés vers Auschwitz. Mais une collaboration moins connue est celle des PTT d'alors, notre Poste d'aujourd'hui, dont une direction épurée de ses Juifs et de ses francs-maçons ordonnait d'intercepter les communications écrites ou téléphoniques, et de transmettre à la police collaborationniste les identités des résistant et des résistantes attrapés. Ce qui fut fait par la majorité des employés, même si nombre de fonctionnaires sont entrés en résistance. Alors, à la lumière des heures sombres de l'histoire et à l'heure du retour des extrêmesbrun, vert ou blond platine avec une mise en plis absurde - il peut paraître intéressant de se demander si notre secteur public a retenu les leçons du passé.
  Aux dernières nouvelles, tous les Juifs se rendant en train en Allemagne le font de leur plein gré. La milice et Darnant ont été dissous, et en 1995 Jacques Chirac a présenté les excuses de l'exécutif français. Guillaume Pépy, du bout des lèvres et un peu contraint, a reconnu le rôle de la SNCF en 2011 - mais peut-être trouvait-il impoli que les associations juives n'aient pas relevé que pour une fois dans l'histoire de l'entreprise, les trains étaient parfaitement à l'heure... mais les excuses de la Poste se faisant toujours attendre en 2020, j'en profite pour suggérer qu'une déclaration ne ferait de mal à personne ; ni à la direction, ni aux victimes encore vivantes de cette collaboration.
  Alors oui, bien entendu, la Poste d'aujourd'hui est très loin des agissements des PTT d'alors, et l’aberrante oblitération de ce timbre n'est qu'une erreur ; vos réclamations ne seront donc pas mieux reçues si vous vous rendez à votre bureau de quartier en Panzer. Mais cette affaire du timbre nazi souligne un autre problème, non plus historique mais actuel : s'il est passé comme une lettre à la poste, ce timbre, c'est qu'il n'est passé entre les mains de personne... car dans le domaine public aussi l'automatisation, la sous-traitance, l'ouverture à la concurrence et la réduction des personnels sont en vogue. Et pour le coup, au lieu de nous adapter au présent pour préparer l'avenir, comme le disent les libéraux, cette politique économique a ouvert une fenêtre sur un passé vieux de 75 ans. Avec un timbre, pour la blague. Pour l'instant. Mais si le totalitarisme revient au goût du jour ? Comme en Chine, ce sera à la mode de la dématérialisation et des algorithmes froids, qui exécutent les commandes sans retard et sans pauses certes, mais aussi et surtout sans se poser de questions.
  Ce jour là certes, les colis arriveront plus rapidement qu'avec Monique et André, nos bons vieux fonctionnaires traditionnels. Mais le plus nos sociétés seront gérées par des robots sans conscience et sans principes... le moins il y aura de personnes pour résister.

Article également paru sur le site JewPop !

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